Sécurité au déraillement du câble porteur-tracteur
La sécurité au déraillement du câble porteur-tracteur sur les galets des trains de galets est un point critique en ce qui concerne le système monocâble à mouvement continu. Malgré quelques améliorations apportées au cours des dernières décennies on ne peut exclure entièrement l’éventualité d’un déraillement du câble porteur-tracteur suite à des évènements exceptionnels (p.ex. brusques rafales de vent soufflant latéralement). C’est la raison pour laquelle les trains de galets sont équipés de sabots de rattrapage sur le côté extérieur de la voie ; ceux-ci ont pour fonction de retenir le câble en cas de déraillement – ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas. Mais de toute façon, si le câble porteur-tracteur venait malgré tout à dérailler, les dispositifs de sécurité déclencheront l’ordre de freinage Frein de sécurité- arrêt d’urgence, qui permet à l’installation de s’arrêter le plus rapidement possible. Le sujet « déraillement des câbles porteurs-tracteurs » a fait l’objet d’une étude détaillée, accompagnée d’une description de nouveaux dispositifs de sécurité, sous le titre « Que faire contre le déraillement des câbles porteurs-tracteurs ? » dans le cahier ISR N° 1/2009.
Equipements de gares
Dans le cas des installations unidirectionnelles monocâbles à véhicules (cabines ou sièges) débrayables, les équipements de gares ont pour rôle de désaccoupler du câble porteur-tracteur les véhicules arrivant de la ligne et entrant dans la gare et de les freiner jusqu’à une vitesse assez réduite pour permettre aux passagers de débarquer commodément et en toute sécurité. Après le contournement de la station (pour passer sur l’autre côté de la voie) et l’embarquement des passagers, les véhicules vont être accélérés et de nouveau accouplés au câble porteur-tracteur et lancés sur la voie.
Ce processus dans son ensemble exige une synchronisation parfaite du dispositif d’accouplement du véhicule et des mécanismes d’accélération-décélération. Dans la gare, les véhicules se déplacent à l’aide des roues de roulement du dispositif d’accouplement sur un rail à profil en U. Sur les installations répondant aux critères de construction actuellement valables, le déplacement des véhicules s’effectue moyennant des pneus entraînés, en prise avec un sabot de transport (p.ex. avec tôle gaufrée) de la pince d’accouplement.
Il existe différents types de pinces d’accouplement ; la Figure 3 illustre deux modes de construction, le principe de base étant le suivant : deux mors enserrent le câble porteur-tracteur, l’un étant solidaire avec l’axe de la suspente tandis que l’autre est mobile. Le mors mobile est poussé contre le mors fixe sous l’effet de la force d’un ressort# (rondelles élastiques, ressorts boudins ou ressorts de torsion). La force de serrage qui en résulte s’oppose au glissement de la pince sur le câble porteur-tracteur. L’ouverture de la pince est quant à elle déclenchée par un levier qui détache le mors mobile du câble porteur-tracteur et ouvre la mâchoire suffisamment pour que le câble porteur-tracteur puisse être tiré vers le bas. La prise de câble s’effectue dans l’ordre inverse des opérations.
Nous allons regarder de plus près comment s’effectue la traversée d’une gare en accompagnant un véhicule qui en parcourt les différentes sections.
Après avoir passé le dernier pylône précédant la gare, le véhicule venant de la ligne arrive horizontalement à l’entrée de la gare. Il est alors amené en position verticale par un élément de guidage en forme d’entonnoir (dit « trompette de guidage ») attaquant sur un galet de stabilisation situé à l’extrémité de l’axe de la suspente et guidé par le câble porteur-tracteur de manière à ce que les galets de roulement de la pince d’accouplement s’introduisent dans le profil en U du rail de la station.
Aussitôt après, le véhicule traverse la zone de déconnexion : sous l’action du levier de manœuvre de la pince, cette dernière s’ouvre ; en passant sur des galets de déviation, le câble porteur-tracteur est extrait des mors le véhicule et tiré vers le bas. Dans la zone de connexion le déplacement du véhicule est assuré par des pneus qui entrent en prise avec une tôle de friction de la pince d’accouplement.
Après avoir passé la zone de connexion le véhicule arrive sur le parcours de décélération (Fig. 4). La vitesse de rotation des pneus disposés à la suite les uns des autres tout le long de cette zone ne cesse de diminuer, ce qui provoque le ralentissement du véhicule jusqu’à ce qu’il atteigne la vitesse de traversée de la gare.