Economie

Détente, fun et bons repas pour toute la famille !

Un plaidoyer pour un marketing famille responsable et l’offre de repas sains et appétissants dans les restaurants aux abords des pistes.

La qualité de la restauration est un facteur de plus en plus souvent pris en compte lorsqu’il s’agit de choisir une destination de vacances, à la montagne comme ailleurs. Or, la plupart du temps, les établissements de restauration accueillant les skieurs ne se soucient pas en priorité du profil nutritionnel des plats et des goûts des enfants ; ils ne pensent pas non plus à mettre à la disposition de ces derniers une infrastructure vraiment adaptée. Les plus petits en particulier sont peu gâtés à cet égard. Et pourtant l’importance attachée à ces prestations pourrait permettre à un restaurant implanté à proximité des pistes de se démarquer par rapport à ses concurrents. Du point de vue des consommateurs, une restauration bien comprise est un facteur de fidélisation des clients des stations de sports d’hiver.

Le skieur au restaurant

Midi, un restaurant pour skieurs. Parents et enfants essaient désespérément de repérer une table libre. Quand ils ont enfin trouvé où s’asseoir, nouveau problème : où mettre les anoraks, les gants, les casques ? Puis, la déception : sorti de l’assiette Mickey Mouse (poulet – frites) ou de l’assiette Pinocchio (spaghettis), la carte ne propose pas grand chose d’alléchant pour les enfants. Rien non plus que les parents apprécient vraiment, dans la mesure où ils attachent de l’importance à la qualité des aliments proposés à leurs enfants. Ensuite : au bout de dix minutes au maximum, les enfants commencent à s’ennuyer à table, ils ont envie de bouger. Oui, mais… Où aller dans cette salle bondée ?

Et voilà que ce repas au restaurant tourne au vinaigre, pour les parents comme pour les enfants. Pour les enfants parce qu’il faut qu’ils restent tranquilles à table, qu’ils n’ont rien pour s’amuser et que le repas en soi, pour eux, c’est vraiment secondaire. Les « plaisirs de la bouche » cela n’existe tout simplement pas (pas encore) dans l’univers et le vocabulaire des enfants. Quand aux parents, ils sont bientôt à bout de nerfs parce que ces chers petits sont intenables, font tomber de la nourriture, mangent avec leurs doigts qu’ils se pourlèchent à l’envie, ou bien parce qu’ils n’ont tout simplement pas envie de manger. Du coup, c’est aussi pour les parents un repas gâché. S’ils sont quand même parvenus à faire manger leurs enfants à peu près convenablement, c’est dans leur propre assiette qu’entre temps tout s’est refroidi – si tant est qu’ils ont commandé quelque chose pour eux et ne se contentent pas des restes des enfants.

Les enfants mis au coin

Le terme de « Coin enfants » en dit long : ce « coin » se trouve le plus souvent sous un escalier, près des toilettes ou dans quelque autre endroit reculé où les « mômes » ne dérangeront personne. Nos enfants ne mériteraient-ils pas mieux ?

Une chose est certaine : après le repas, les enfants ont envie de bouger, pas question de rester sagement à table. Ils veulent s’amuser, se dépenser. Mais où ? En général, ils ne peuvent le faire que dehors, dans la neige – mais là ils échappent à la surveillance des parents. Ce n’est donc pas vraiment une solution. La raison d’être des aires pour enfants n’est pas de « se débarrasser » de la progéniture !

On ne pourrait pas trouver autre chose que « l’assiette Mickey Mouse ? »

Selon les études effectuées en Autriche, un enfant sur quatre a des problèmes de surpoids, et ici comme dans d’autres pays la tendance est à la hausse. A un âge et dans une phase de l’évolution où les préférences alimentaires s’instaurent et s’ancrent, les restaurants d’altitude typiques servent des repas bourrés de matières grasses et de calories. Pourquoi ? Parce que les enfants trouvent ça bon – certains auront déjà pris ces habitudes chez eux. Et c’est là qu’il importe que l’exploitant d’un établissement de restauration skieurs intervienne en pensant à l’avenir.

Les parents souhaitent que leurs enfants puissent manger à leur faim mais en privilégiant en général une nourriture saine et équilibrée ; ils veulent qu’ils se tiennent bien à table, ne fassent pas de bêtises, ne dérangent pas les autres clients et ne risquent pas de se faire mal. Les enfants en revanche n’ont pas la moindre envie de rester assis sagement à table en attendant qu’on leur serve un plat qui réponde à des exigences particulières. Ils attendent tout autre chose de la restauration. Confronter les enfants à la valeur nutritionnelle des mets proposés n’aurait aucun sens. Les enfants apprennent par la répétition. Quand ils voient qu’on leur donne souvent un même mets, ils en déduisent que c’est bon et … ils le trouvent bon. C’est selon ce mécanisme qu’ils sélectionnent leurs « plats préférés ». Il faut avant tout que manger les amuse ! Ils veulent vivre une expérience, participer à quelque chose de drôle ; ils attendent une « mise en scène » réussie et en même temps « le repas parfait ». Dans l’optique de l’enfant, ceci se traduit comme suit : le repas doit être expéditif et pas compliqué (!), il faut que ce soit lui (et pas forcément les parents) qui le trouve bon : il faut que ce qu’on lui sert soit intéressant du point de vue texture, couleurs, toucher. Et une fois l’assiette vide, il veut qu’on le laisse aller s’amuser ou qu’on s’occupe de lui.

Enfants statisfaits signifie parents satisfaits et inversement

Non seulement les parents prennent mieux conscience de l’importance d’une alimentation saine mais les enfants apprennent eux aussi à faire la différence entre bonne et mauvaise cuisine. On a beaucoup trop tendance à sous-estimer les enfants. Les menus proposés le montrent bien : on ne trouve guère autre chose que des bâtonnets de poisson ou des croquettes de poulet, et ceci à une époque où la lutte contre l’obésité et la recherche d’un style de vie sain font partie des préoccupations majeures. Il importe absolument de proposer aux enfants des alternatives à une alimentation mal comprise.

A cet égard, il convient de se poser les questions suivantes :

  • Qu’est-ce que la restauration s'adressant aux skieurs a-t-elle à proposer de nouveau ?
  • A quoi faut-il veiller lorsqu’on élabore la carte ?
  • Qu’est-ce que les enfants et les adultes apprécient particulièrement ?
  • Où résident les facteurs de succès ?

La famille heureuse dans l’optique gastronomique

Vous pouvez faire le bonheur des parents et des enfants en orientant comme suit vos conceptions gastronomiques :

  • Demandez-vous si les familles avec enfants sont d’emblée pour vous un groupe-cible auquel vous souhaitez vous adresser. Songez que bien souvent ce sont les enfants qui décident du choix du restaurant. Et ces enfants représentent pour vous les clients/consommateurs de demain qui méritent toute votre attention.
  • Soyez soucieux de créer une atmosphère accueillante et chaleureuse dans la salle, suggérant d’emblée aux parents comme aux enfants qu’ils sont les bienvenus (et leur donnant envie de revenir). Evitez le stress aux parents. Prévoyez un emplacement pour déposer les anoraks et les casques.
  • Vérifiez si les locaux sont adaptés aux besoins des familles. Une pièce annexe mal chauffée, neutre, que vous utilisez rarement et qui peut-être même sent la cigarette n'est pas vraiment un lieu respirant la convivialité.
  • Prévoyez un espace de jeu – en tous cas pas un coin enfants à côté des toilettes. L’espace de jeu doit se trouver dans le champ de vision des parents – le mieux est de l’installer au milieu de la salle (mais oui, essayez !) ou bien, s’il est en plein air, tel qu’on le voie de l’intérieur. Les tables seront disposées de manière à ce que les parents puissent surveiller leurs enfants. Posez sur la table un petit journal proposant des jeux, des devinettes, mettez des sets de table amusants ou recommandez aux parents – s’ils n’ont rien contre – des applis intéressantes qui permettront aux enfants de pianoter sur le smartphone.

Une nourriture saine pour les enfants, oui d’accord, mais sans commentaires !?

La première chose qu’il faut savoir : l’envie de manger est commandée en premier lieu par la faim ; le plaisir gustatif est secondaire pour les enfants pour qui la nourriture est en quelque sorte un champ d’expérience qui implique tous les sens. Prendre la nourriture avec les doigts, se contenter de lécher, autant d’expériences intéressantes. Les enfants collectionnent ainsi un certain nombre d’informations : Est-ce chaud, froid, mou, dur? Quelle odeur ça a ? Comment ça fait dans la bouche, dans la main ? Est-ce que ça fond ? Est-ce que ça gonfle ? Ça craque et ça fait du bruit quand on croque ? (C'est ainsi que les petits adorent le chatouillement des bulles de poudres effervescentes). Les enfants explorent vraiment avec tous leurs sens ce qu’on leur donne à manger. La couleur aussi joue un rôle important. En gros : plus c’est inattendu et plus c’est coloré, meilleur c’est.

Nos conseils donc :

Elaborez votre carte en pensant spécialement aux enfants et en tenant compte des différents groupes d’âge : il n'y a pas simplement des « enfants », il y a au moins trois groupes d’âge (moins de six ans, six à dix, plus de dix ans). N’oubliez pas que les tout-petits ne savent pas encore lire mais qu’ils aiment manipuler la carte et veulent faire leur choix « comme les grands ». Présentez donc des photos ou reproductions appétissantes des plats et des boissons, adaptées à l’âge auquel ils s’adressent.

Les enfants aiment d’ailleurs par nature une alimentation « saine » même s’ils ne savent pas ce que c’est !

La façon de présenter ce qu’on leur propose a aussi son importance :

  • On peut par exemple cacher beaucoup de légumes dans une sauce tomate. On peut mélanger les pâtes ordinaires avec des pâtes intégrales.
  • Pourquoi paner la viande ou la noyer dans une sauce, on peut aussi la poêler découpée en morceaux de forme amusante (les enfants aiment tout ce qui est en petits morceaux).
  • Une salade multicolore, avec une note légèrement sucrée complètera un repas sain, que les enfants auront du plaisir à manger.
  • Et si vous trouvez un nom cool pour désigner un plat, s’il y a des choses pouvant être mangées avec les doigts (sans risquer de se « cochonner ») tout sera pour le mieux.
  • Pour finir, n’oubliez pas que le « cru» éveille en général mieux la curiosité que le « cuit ».

C’est se donner bien du mal pour quelques enfants, nous répondrez-vous ? Faux ! Les parents échangent beaucoup entre familles, ils racontent ce qu’ils ont apprécié et ce qui leur a déplu au cours de leurs vacances. Vous aimeriez faire l’objet de commentaires positifs ? Alors, aidez-les dans leur rôle de parents lors d’un repas au restaurant. Vous les verrez (plus) détendus, ils resteront plus longtemps et consommeront en conséquence.

Ursula Weixlbaumer-Norz, Peter Grander

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